Tyler - Homme toujours de bonne humeur

Salut à toi qui t’intéresses à mon passé, mon histoire, mes mémoires. Je ne sais pas si ce que tu y liras te contentera, mais ce qui est presque certain, c’est que ça va t’occuper quelques petites minutes. Alors bonne lecture, curieux !

Je suis né et j’ai grandi à Charleston. La maison de mes parents donne sur l’Ashley River, une bien belle et grande maison avec plus de pièces que nécessaire. Une bien grosse maison qui permettait d’étaler la fortune de ma famille aux yeux de tous, mais ça, je l’ai appris petit à petit, avec le temps et surtout … en grandissant. Donc voilà, une enfance assez huppée, mais aussi assez triste quelque part. J’ai une grande sœur, mais nous avons une grosse différence d’âge. D’ailleurs, j’ai fini par apprendre tardivement que j’étais ce qu’on appelle un accident. Oui en même temps après des années à avoir quitté les couches culotte, qui irait refaire un marmot hein. Je crois que c’est à partir de là que mon opinion sur mes parents à changer, mais c’est une autre histoire.
Pour revenir à cette enfance, bien souvent, nos parents sortaient seuls, cocktails, soirées de gala, de charité et j’en passe. De mon côté, je restais à la maison, bien souvent sous la surveillance de ma sœur … quand elle ne faisait pas le mur, ou sous la garde d’une étudiante payée exclusivement pour la soirée. En dehors de ça, j’allais dans des écoles privées ou la discipline était de rigueur et ou bien souvent les bêtises se faisaient dans le dos des adultes. Mais s’était mes moments d’échappatoire, des moments libérateurs ou je pouvais être moi, me faire des amis, tout un tas d’amis et être heureux. Il n’était pas question d’argent, de réputation ou autre, bien souvent tous avaient de bonnes fortunes aussi dans ce genre d’école et franchement, s’était bien le cadet de mes soucis.

Et puis petit à petit, j’ai grandi. J’ai appris sur une dispute avec la frangine que je n’étais qu’un accident et qu’elle en avait marre de devoir jouer la nounou avec moi. Cette annonce m’avait assez choqué bien que j’étais en pleine adolescence. Je suis allé trouver mes parents pour savoir le fin mot de l’histoire. C’est sur mon père que je suis tombé. Ce père toujours froid et distant avec moi. Croyez-vous seulement qu’il avait nié ? Qu’il m’aurait rassuré ou réconforté ? Que nenni très cher. Sa réponse a été très exactement « Oui, c’est vrai. Mais qu’est-ce que ça change que tu le saches à présent ? » Ce que ça change ? D’annoncer ça aussi froidement à un gamin de treize ans ? Oh ma fois pas grand-chose, une immense tristesse, une grande détresse et une impression d’être rejeté et pas aimé en fait, juste ça, c’est tout. Après une bonne semaine à m’être terré dans le silence et à faire la tête à toute la famille, c’est ma mère qui était venue me trouver sur le toit de la maison, là où j’appréciais me réfugier pour respirer l’air marin et regarder les bateaux passer sous le coucher de soleil. Ses mots étaient doux, elle ne savait pas … que je savais et elle fut peinée d’apprendre la réaction de mon père. Je crois que je me rappellerais toujours de son câlin ce soir-là, cette douceur et son parfum. Elle m’avait fait comprendre et sentir qu’elle m’aimait et que même si je n’avais pas été prévu dans les plans initiaux, ils m’avaient quand même toujours aimé et qu’il ne faudrait jamais que je me laisse abattre par les aléas de la vie, car parfois, ce sont ces imprévus qui créent de belles choses. Ma sœur est venue me trouver plus tard, nous avons discuté et elle s’est excusée, ses mots avaient dépassé ses pensées et elle m’aimait … même si en vrai nos parents m’avaient trouvé dans une poubelle(énième blague de gosse, j'étais bien son frère de sang). Je l’aimais bien cette frangine, bien qu’on se disputait très souvent au grand dam de notre père qui ne jurait que par le silence, l’ordre et la discipline à la maison.

Et si je vous parlais un peu de mes parents. Ma mère était une très belle femme, grande, un peu enrobée, mais toujours très classe, à la chevelure de feu. Elle faisait partie de tout un tas d’associations, pour aider les enfants, les plus démunis, la scolarisation des petites filles dans d’autres pays et j’en passe. À côté de ça, elle avait été institutrice avant de rencontrer mon père. J’ai même appris qu’elle l’était restée pendant plusieurs années après leur rencontre, mais qu’elle avait dû arrêter suite à la naissance de ma sœur. Certainement un vieux principe de mon père. Ou alors était-ce là l’ultime point de non-négociation de sa belle-famille pour que leur bru quitte ce métier considéré comme pas assez prestigieux pour eux. Du coup, je pense qu’elle comblait le temps avec toutes ces associations, toute cette aide qu’elle pouvait fournir autour d’elle et il me semble qu’elle aimait particulièrement voir les visages rayonnants des enfants les plus jeunes lorsqu’elle venait leur apporter des livres et ses petits gâteaux dans certains quartiers moins aisés de la ville.
Mon père quant à lui vient d’une famille vraiment fortunée, lui-même est dans la finance, mais je ne suis pas certain d’avoir jamais vraiment su ce qui leur a permis de faire fortune dans le passé. Je sais qu’il y a plusieurs acteurs dans notre famille, qu’il y a des écrivains aussi et il y a même une école à notre nom. Je remercie l’un de mes professeurs qui nous avait demandé de faire des recherches internet sur notre nom de famille pour un devoir. Bref, il est riche, il a un caractère pas commode, il m’a jamais vraiment témoigné d’affection et du coup, je garde mes distances avec lui. Par contre, je lui ressemble beaucoup trop physiquement. C’est sans doute pour cela que j’ai décidé de me teindre les cheveux en roux à partir de mes seize ans. Pour pouvoir mieux ressembler à ma mère et à ma sœur que j’appréciais plus et qui me le rendaient bien. La crise qu’il m’avait faite ce jour-là … je crois bien que j’ai encore une cicatrice dans le dos, dernière trace du passage de sa boucle de ceinture lorsque je m’étais opposé à lui sans faillir quant à ma couleur de cheveux.

Les dernières années que j’ai passées à Charleston étaient particulièrement froides et mornes. Ma mère est décédée dans un cambriolage alors que ma sœur et moi étions en cours et mon père au travail. Ce fut brut et inattendu et ça nous a tous complètement retourné. En plus de ce meurtre, beaucoup de choses ont été volées et si le meurtrier a été emprisonné quelques mois plus tard, les biens n’auront jamais été retrouvés. Quelque part, je me fichais bien qu’on ne retrouve jamais mon ordinateur, ma montre, mes jeux vidéo, mais la perte de ma mère fut particulièrement dure. Ma sœur est partie quelque temps plus tard. Je ne pouvais pas lui en vouloir, elle avait l’âge et l’ambiance à la maison était super glauque. Mon père après avoir beaucoup pleuré a fini par trouver une autre femme à pendre à son bras lors des soirées mondaines. Je ne lui ai jamais pardonné d’avoir remplacé ma mère.

Lorsqu’enfin j’ai fini mon cursus, je suis parti. J’ai rejoint la frangine sur sa proposition à Savannah et je me suis inscrit en cours … pour devenir professeur, comme l’était ma mère. J’avais toujours voulu pouvoir lui ressembler dans cette joie qu’elle donnait aux autres et la compagnie des enfants me permettait de me sentir bien, entouré de simplicité et de réactions totalement spontanées. Très rapidement, j’ai retrouvé ma joie de vivre et ma liberté. Je pouvais être totalement moi et surtout, je me sentais bien. J’étais devenu un mec qui avait toujours le sourire aux lèvres et qui finissait par transmettre ma joie de vivre autour de moi. Pour garder ma liberté et laisser l’indépendance de ma sœur, j’ai choisi de vivre sur le campus. C’est très sympa, je n’avais jamais expérimenté, mais ça me plaisait particulièrement. J’ai terminé mes deux premières années avec succès et pour me faire un peu d’argent, je garde et promène des animaux et des enfants lorsque les gens ont besoin. Ma palette est large, mais pour les animaux, c’est bien souvent le refuge qui me paie. J’ai décidé de tirer un trait sur les origines de ma famille. Si les ponts ne sont pas coupés, je refuse cependant de toucher à l’argent qui m’est déposé sur un compte par mon père ou mes grands-parents. Je veux me débrouiller par moi-même et si je peux être une personne bien sans avoir un paquet d’oseille, ça me convient très bien.

Cette année, j’ai décidé de prendre une option art. J’aime énormément la photographie, et même si je suis un peu moins doué avec un pinceau qu’avec un crayon, j’aime bien dessiner également. J’y ai fait une belle rencontre étonnement. Très vite, elle est devenue ma meilleure amie et ma confidente, là où j’étais incapable de me lier sincèrement avec des femmes sans que ça ne finisse dans un lit puis en drame parce que je ne souhaitais pas de relation sérieuse. Tiens, en parlant de ça. Voilà plusieurs mois, maintenant, que j’ai une vraie relation sérieuse, qui l’aurait cru, certainement pas moi. Et tenez-vous bien, c’est la jumelle de ma meilleure amie. C’est vrai, c’est un peu étrange, mais elle était si sexy en maillot de bain quand je l’ai rencontrée ... et de toute manière, Sky ne m’a jamais considéré que comme un pote, donc il n’y a pas de mal au final, même si j’ai dû reléguer dans les profondeurs, mes sentiments de nos débuts. C’est un peu étrange avec elle, ma copine je veux dire. Parfois, c’est chaud bouillant et à d’autres, on va pouvoir discuter de tout et n’importe quoi pendant des heures sans qu’il ne se passe rien à côté. Il faut que je m’ajuste, que je m’adapte, mais peut-être que c‘est ça une vrai relation sérieuse au final.

Bon. Je crois qu’on a fait le tour de ma petite vie. Maintenant que tu sais tout, ne t’avise pas de me prendre de haut ou de me plaindre, c’est clairement pas le but et sache que je suis très heureux maintenant. C’est tout ce qui compte. Aller, salut, à la prochaine !