Balthazar Wood - Qui suis-je ...

1982 – 1992 : Mes dix premières années de vie. J’ai grandis dans une famille modeste, qui était parfois bien obligée de compter la monnaie pour faire les courses ou qui devait piocher au hasard parmi les factures pour décider celles qui seraient payées ce mois-ci. Malgré ces soucis d’argent, je me rappel de parents souriants et aimants, de câlins lorsque j’en avais envie et besoin et d’un grand frère avec lequel j’aimais beaucoup jouer. À l’école j’étais un enfant comme un autre, qui suivait les cours, faisait ses devoirs au dernier moment, était terriblement nul en calcul mental, mais qui ne faisait que peu de fautes en dictée.

1993 – 2000 : Mon adolescence jusqu’à ma majorité … s’était une autre histoire. Mon père a perdu son travail suite à un accident, entre les douleurs et le côté psychique de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de la famille, il s’était mis à boire, certainement un peu trop. Si ses sourires se firent rare et que ma crise d’adolescence ainsi que celle de mon frère le poussaient à bout dans nos confrontations, il ne leva jamais la main sur nous ou sur notre mère. Par esprit de provocation, je me mis à errer dans la rue après l’école ou parfois à la place de l’école. Vandalisme, casse, vol, effraction, je n’étais plus vraiment un enfant de cœur et je me suis fait virer de mon école pour absentéisme à  seize ans.

J’avais cet âge-là lorsqu’un événement et une personne m’ont remis sur le droit chemin. Alors que des trafiquants voulaient mettre la main sur moi pour que je tombe dans le domaine de la drogue, mon frère, alors majeur, s’est interposé et a malheureusement été tué. Je me suis toujours senti responsable de sa mort, en même temps, si je n’avais pas autant dévier du droit chemin, tout cela ne serait jamais arrivé. Ma mère ne s’est jamais remise de sa mort et mon père m’a flanqué à la porte. Pendant trois mois j’ai erré dans la rue, continuant mes mauvais coups, cette fois-ci pour tenter de survivre et non plus par esprit de contradiction.

J’ai rencontré un homme. Je ne sais pas ce qu’il a vu en moi, mais il m’a offert une chance unique que j’ai saisie tellement j’étais au fond du trou. En réalité cet homme, je l’avais cambriolé pour récupérer de l’argent liquide et quelques bijoux que j’avais tenté de revendre, sans succès. Ce sont ces mêmes bijoux qui l’ont mené droit à moi et je ne sais pas pourquoi, mais il a pris le temps de discuter avec moi, de comprendre ce qui n’allait pas au lieu de me dénoncer à la police. J’avais signé un accord avec cet homme, il m’a scolarisé dans un bon établissement, m’y a mis en pensionnat pour que j’ai un toit au-dessus de la tête, mais en échange je ne devais pas faire le moindre pas de travers et mes résultats devaient être au-dessus de la moyenne. On ne va pas se mentir, ça a été extrêmement compliqué de me plier aux règles de l’école et surtout de me remettre dans les études et d’avoir de bons résultats. Mais j’y suis parvenu et je peux dire que j’ai été très fier de moi.

2001 – 2005 : Toujours sous la gérance de mon sauveur, il m’a inscrit dans une école de commerce et de management, s’était finalement totalement fait pour moi puisque je m’y suis senti à l’aise et que mes résultats ont été plus que correctes.

2006 – 2010 : Passés mes différents diplômes, j’ai intégré son entreprise et j’ai petit à petit gravis les échelons. Il avait fini par m’avouer un jour qu’il cherchait un successeur depuis longtemps n’ayant pas d’héritier, qu’en me mettant ainsi à l’épreuve il me testait et qu’il n’avait plus d’hésitation à me léguer son entreprise plus tard. J’ai donc travaillé rapidement dans le milieu de l’hôtellerie et fais mes armes à différents postes afin d’en comprendre tous les rouages. Dès mes premiers salaire, j'ai envoyer de l'argent à mes parents. Bien qu'ils m'aient fait comprendre que j'étais indésirable par mon comportement, je souhaitais leur prouver que j'avais finalement réussis faire quelque chose de ma vie et en hommage à tout ce qu'ils m'ont offerts et inculqués, je me sentais redevable en les aidant financièrement. J’ai passé quatre ans dans l'entreprise de mon mentor avant de finalement prendre mon envol avec sa bénédiction.

2010 – 2020 : Pendant dix ans j’ai parcouru le monde, sans attache, me rendant là où mes services étaient requis et autant dire qu’au bout d’un moment mon nom circulait dans le milieu. Je n’ai jamais eu de préférence côté pays et l’anglais m’ouvrait les portes de tous les pays. L’avantage de ma bonne maitrise du français me permettait également de m’installer facilement en Europe.

2021 : Retour en Amérique du Nord, sur conseil de mon mentor, j’ai atterris à Savannah, au Perry Lane Hotel. Je reprends gentiment mes marques et maintenant que j’approche de la quarantaine, je me rends compte que je suis véritablement seul sans aucune idée de ce que peut être le bonheur. Mais au moins je m’éclate et je profite à fond de la vie. J'ai de l'argent que je peux dépenser comme bon me semble et mes parents sont largement à l'abris du besoin, que demander de plus.