Histoire de documents

Après avoir reçu l’appel de mon cher directeur général concernant le fichier des finances de 2021 qui me disait qu’il y avait une erreur, je m’étais préparée à l’idée de devoir travailler non-stop jusqu’à vendredi prochain. J’étais chez moi et j’avais ouvert tout naturellement mon ordinateur pour travailler ainsi qu’une bonne bouteille de vin rouge. Il me fallait bien ça pour pouvoir tenir toute la nuit. Il ne m’arrivait jamais de rendre un travail en retard et la clairement, il fallait que je travaille mes nuits aussi pour le rendre à temps.

Je me connectais donc au réseau de l’hôtel pour avoir accès au dossier de 2021 et quel ne fut pas ma surprise lorsque je compris qu’il y avait une énorme erreur. Le document n’était pas celui de 2021, une personne a dû faire une fausse manipulation et nous avons perdu donc perdu des mois et des mois de travail en quelques minutes. Ce n’étais plus un verre de vin qu’il me fallait, mais la bouteille entière. J’allais y passer mes jours et aussi mes nuits pour rattraper ce problème, je devais rentrer chaque cellule en me servant des factures scannées.

Je me levais de ma chaise et prenant un paquet de cigarette qui trônait sur la table. Je me déplaçais jusqu’à la terrasse de mon appartement pour fumer, et me calmer. Je finis rapidement ladite cigarette pour me mettre au travail.

La nuit passa et l’heure d’aller au travail était proche. J’avais passé la nuit à bosser sur le dossier et c’est comme s’il n’avait pas bouger d’un poil. Je pris ma douche puis j’enfilai une robe simple et élégante, le brossage des dents et le maquillage plus tard je partis de chez moi en direction le travail. J’avais appelé un taxi, car je ne me sentais pas de conduire avec la fatigue qui planait. Après avoir somnolé dans le taxi et être arrivée, je suis allée me présenter directement à la secrétaire du Directeur en chef puis alla m’installer dans la salle d’attente. Je devais lui expliquer l’erreur, mais surtout je devais en assumer les conséquences. Je ne sais pas comment la personne s’est débrouiller pour modifier le document et si c’était intentionnel mais c’est sûr que j’allais me prendre une bonne remontrance. J’attendais donc patiemment, qu’il vienne m’ouvrir ou qu’il arrive, je n’en avais aucune idée..

Ces erreurs dans les chiffres m’avaient rendues de mauvaises humeurs et mon coup de téléphone à ma directrice des finances n’avait rien arrangé avec son côté "je sais tout et j’ai tout vérifié, l’erreur vient de moi" … comment ça l’erreur vient de moi ? Sérieusement comment on pouvait être perdant sur une année alors que s’était notre plus grosse année avec des clients. Comme si … je ne sais pas, la blanchisserie avait doublé ses tarifs, comme si les cuisines avaient décidés d’utiliser des produits importés de je ne sais quel pays qui finissaient par nous coûter les yeux de la tête. Mais si s’était bel et bien le cas, ce serait tout de même de la faute de la direction des finances, après tout s’était à eux de valider, ou non, un nouveau fournisseur, des changements dans les contrats et j’en passe.

Alors du coup, oui, j’étais de mauvaise humeur et ma sortie la veille au soir pour me changer les idées n’avait rien arrangé et m’avait juste donné un mal de crâne monumental. J’en avais raté mon réveil ce matin, en plus d’une nuit à me tourner et me retourner sans cesse sans trouver le sommeil. J’ai aussi perdu du temps sous la douche, mon savon ayant décidé de rendre l’âme, j’avais dû partir en quête d’un autre, à moitié savonné, complètement tremper. Ma salle de bain était presque inondée et j’avais manqué glisser en sortant définitivement de la douche, me rattrapant de manière totalement maladroite, je m’étais fait mal à l’épaule. S’était bien ma veine. Café en express dans lequel j’avais oublié le sucre, il finit dans l’évier après que je me sois brûlé la gorge en voyant l’heure. Coup de fil express à mon chauffeur qui m’assure être en bas dans trois minutes ce qui me laisse tout juste le temps d’enfiler mes chaussures de prendre mon manteau, récupérer ma paperasse éparpillée sur la table du salon et descendre les quatre étages à pied histoire de faire un peu de sport.

Une fois dans la voiture, ceinture bouclée, c’est un long, très très long soupire qui franchit mes lèvres. J’appuie la tête contre l’appui-tête de mon siège et ferme les yeux. « Dur début de journée monsieur ? » La voix semble venir de très loin et pourtant il n’était qu’à quelques centimètres. «Vous ne croyez pas si bien dire … il y a des jours comme ça ou tout va de travers. » Le reste du voyage se poursuit presque silencieusement, seulement perturbé par la radio qui alternait entre chansons, publicités et informations en tous genres. Mon esprit était totalement vide, faisant une pause totalement bienvenue dans mes pensées animées.

Enfin nous arrivons à l’hôtel, j’échange quelques mots brefs avec mon chauffeur, inspire profondément en entre. C’est parti pour une grosse journée de travail. Je salue les habitués que je croise, ainsi que mes collaborateurs, prends quelques nouvelles par ici et par là et fini dans le couloir de l’administration. Je commence à me déshabiller en marchant dans le couloir, saluant à travers les portes ouvertes. Enfin j’arrive au bureau de ma secrétaire que je salue toujours avec chaleur, prenant des nouvelles de ses enfants et de sa petite fille née il y a quelques mois dont elle était totalement gaga. « Ah s’il vous plait, j’aurais grandement besoin d’un énorme café sucré, quelque chose me dis que la journée va être animée. » J’allais me retirer lorsqu’elle m’a interpelé, j’avais un rendez-vous avec Mme Swanson qui s’était présentée ce matin. Je consulte ma montre et remarque qu’elle devait visiblement attendre depuis un petit quart d’heure. Je jure dans ma barbe, ne manquait plus qu’une prise de tête de bon matin et en plus vu l’attente elle ne serait pas particulièrement agréable … ce qui se comprenait. Je me retourne vers ma secrétaire et lui jette un regard implorant. « Si possible vous pouvez également lui apporter un café, je pose mes affaires et vais l’accueillir. »

Je me dépêche de rejoindre mon bureau, retire veste, écharpe, allume mon laptop et sors mes documents. Mains en appui sur le bureau je respire profondément et me lance. Je ressors, me dirige vers la salle d’attente et, sourire aux lèvres, accueille ma directrice. « Madame Swanson, comment allez-vous ? Je m’excuse pour l’attente, je ne m’attendais absolument pas à vous voir de bon matin aujourd’hui. » Je lui tends la main pour la salue puis me décale afin de l’inviter à se rendre dans mon bureau. Une fois entrés tous les deux, je ferme la porte derrière moi. « Je vous en prie, installez-vous, que me vaut l’honneur de votre visite ? » A mon tour je contourne le bureau et prend place sur ma chaise en face d’elle.

J’attendais sagement mon patron dans la salle d’attente, l’ordinateur ouvert sur mes jambes pour continuer le travail que j’avais commencé cette nuit. 5 minutes après mon arrivée, je pris le temps de regarder l’heure et je remarquai que le directeur était en retard ce qui n’est pas vraiment son habitude. Je n’étais pas vraiment patiente, et j’avais horreur des gens qui manquaient de ponctualité. Mais je n’allais lui faire aucune remarque à ce sujet alors que j’étais bien plus en tords actuellement. Je savais que j’aurais dû faire une sauvegarde sur mon ordinateur une fois que le document était vérifié. Mais je n’avais pas écouté ma petite voix car à ce moment-là, j’étais pressée de partir et de me préparer pour une folle soirée en ville.


J’envoyais un message rapide à ma secrétaire afin de lui demander de me préparer une grande tasse de café. J’allais en avoir besoin pour tenir debout toute la journée. Et j’espérais que mon entrevue avec le directeur général allait être bref, je n’aimais pas trop rester seule dans une pièce avec lui, comme si tout mon corps me lançait une alerte.

En parlant du loup, je ne l’avais pas entendu arriver et lorsqu’il me parla, je sursautai en tenant bien dans mes mains mon ordinateur. « Madame Swanson, comment allez-vous ? Je m’excuse pour l’attente, je ne m’attendais absolument pas à vous voir de bon matin aujourd’hui. » Je lui rendis rapidement son sourire en essayant de cacher ma fatigue le plus possible. J’avais mis un très bon anticernes, mais ça n’avait pas suffi à cacher ma nuit blanche. Je me levais alors doucement, pour éviter de faire un malaise en me relevant trop vite. « Monsieur Wood, je vais bien je vous remercie, et vous ? Ne vous en fait pas, il y avait beaucoup de trafic aujourd’hui. » Je savais que le trafic ne changeait pas de d’habitude, mais autant ne pas le pointer du doigt et remettre en cause le trafic plutôt qu’une panne de réveil. Je serrais délicatement la main qu’il me présenta, non pas par habitude, mais parce qu’aucune force ne m’abritait aujourd’hui, avant de le suivre dans son bureau. « Je vous en prie, installez-vous, que me vaut l’honneur de votre visite ? » Je m’assis sur le fauteuil qu’il me montrait. Après avoir pris une grande respiration et racler ma gorge je dis de façon distincte « Après avoir reçu votre appel hier, j’ai ouvert le document de 2021, et vous aviez bien raison il y a un problème. Je m’excuse donc pour mes mots employé. Le fichier de 2019 c’est retrouver dans celui de 2021 d’où les problèmes de chiffres… J’ai donc commencé à tout reprendre pour refaire le document de 2021 au plus vite. Vous l’aurez vendredi comme prévu initialement. » Je l’avais regardé dans les yeux tout au long de mon discours. Il y avait bien une erreur, mais je ne devais pourtant pas baisser la tête pour si peu. Je n’avais pas besoin non plus de lui préciser que j’avais passé la nuit dessus. C’est le boulot d’une directrice, elle ne compte pas ses heures.
« Je vais également mettre mes équipes dessus et je voulais vous demander si vous saviez si nous pouvions trouver le nom de la personne qui a fait ça. C’est une erreur grave et des mesures sont à prendre dès maintenant. » Ma décision peu paraître froide ou trop directe, mais ce genre de faute mérite un licenciement. Je ne sais pas encore le contexte donc je ne vais pas virer une personne sans la connaître, je jugerais en fonction de ce qu’elle me dira.

Faire bonne figure lorsque l’on est en retard, c’est ce que devrait faire tout collaborateur de mon entreprise, mais en tant que directeur général, en théorie, je pourrais très bien arriver à quinze heures et ne pas avoir a présenté d’excuses pour avoir fait attendre une personne qui n’était pas prévue dans mon agenda initial de la journée. Mais bon, ce serait tout de même se comporter comme un beau salop et même si je n’étais pas tout blanc, j’avais un minimum de respect pour les personnes qui travaillaient avec moi et je crois bien que c’est ce qui faisait aussi un peu mon succès dans les différents établissements dans lesquels je me suis rendu.

« Monsieur Wood, je vais bien je vous remercie, et vous ? Ne vous en fait pas, il y avait beaucoup de trafic aujourd’hui. » Elle avait l’air légèrement fatiguée, probablement qu’elle avait travaillé une partie de la nuit sur notre affaire problématique. « Je vais bien je vous remercie. » Que je lui réponds rapidement avant de poursuivre et de l’inviter à mon bureau pour lui demander la raison de sa présence. « Après avoir reçu votre appel hier, j’ai ouvert le document de 2021, et vous aviez bien raison il y a un problème. » Je jubilais, j’avais bel et bien raison, je n’étais donc pas totalement mauvais. « Je m’excuse donc pour mes mots employé. » Oh des excuses en prime, je n’allais pas protester à ce niveau. Je porte doucement ma main devant ma bouche, me caressant la lèvre supérieure de l’index afin de m’empêcher de sourire ce qui serait totalement mal venu dans une situation pareille. « Le fichier de 2019 c’est retrouver dans celui de 2021 d’où les problèmes de chiffres… J’ai donc commencé à tout reprendre pour refaire le document de 2021 au plus vite. Vous l’aurez vendredi comme prévu initialement. » Je reste sans voix quelques instants. « Ah oui quand même … le fichier s’est fait écraser par une ancienne version … Je comprends donc mieux. » Elle avait très probablement validé le bon document et le fichier étant disponible sur le réseau de l’entreprise afin de faciliter les échanges entre les différents collaborateurs amenés à travailler dessus, il aurait pu être modifié entre sa validation et l’ouverture de mon côté. « Je vais également mettre mes équipes dessus et je voulais vous demander si vous saviez si nous pouvions trouver le nom de la personne qui a fait ça. C’est une erreur grave et des mesures sont à prendre dès maintenant. » Mes doigts tapotent légèrement le bois du bureau pendant que je réfléchis. « Je vais me renseigner auprès de notre service informatique afin de savoir s’il est possible d’avoir des informations là-dessus. » Je la regarde et reste quelque peu pensif. « Si cela vous convient, je convoquerais la personne responsable de cette erreur moi-même. Mais vous pourrez tout à fait participer à l’entrevue s’il s’agit d’un membre de vos équipes, cela va de soi. »

On frappe légèrement à la porte. « Entrez ! » Ma secrétaire s’avance, un petit plateau dans les mains et deux tasses posées dessus. « Ah merci bien ! » Je prends une tasse, ajoute un peu de sucre et invite ma directrice à se servir avec la seconde. Une fois à nouveau seuls, je l’observe et lui pose une autre question. « J’imagine que vous avez commencé à travailler sur le document depuis, est-ce que vous avez une vague idée des chiffres ou des tendances ? » Sait-on jamais si elle avait des souvenirs de l’ancien document au passage. Avec quelques pistes je pourrais toujours rassurer les actionnaires malgré le retard du document.

Je regardais fixement monsieur Wood lorsque je lui parlais et je voyais bien qu’il touchait sa bouche, chose qu’il ne faisait jamais devant moi, je fixais donc ses lèvres un court instant, enfin peut-être trop longtemps en fin de compte, je me ressaisis rapidement, plantant mes yeux dans les siens.
« Ah oui quand même … le fichier s’est fait écraser par une ancienne version … Je comprends donc mieux. » Tout à fait Sherlock, à quel moment j’aurais pu valider un fichier erroné et lui tenir tête au téléphone si je n’étais pas sûre de mon document. Je n’accuse jamais personne à tort et si je dois contester les dires de certaines personnes c’est que je sais de quoi je parle. Il pensait que j’étais seulement une tête de mule qui voulait le contredire ? Je pris une profonde inspiration pour ne pas m’énerver et monter sur mes grands chevaux. La fatigue allait me faire faire des ravages aujourd’hui, et je voulais simplement retourner dans mon lit en boule pour enfin commencer ma nuit.
« Je vais me renseigner auprès de notre service informatique afin de savoir s’il est possible d’avoir des informations là-dessus. » Je croisais les doigts intérieurement pour que l’on puisse trouver le responsable et que je n’ai pas à faire la police moi-même en plus de la reprise du document.
« Merci, j’espère qu’ils pourront trouver le responsable rapidement. »
« Si cela vous convient, je convoquerais la personne responsable de cette erreur moi-même. Mais vous pourrez tout à fait participer à l’entrevue s’il s’agit d’un membre de vos équipes, cela va de soi. » JE hochais la tête face à sa demande en étant en accord avec ce qu’il me disait.
« Cela me convient, et je souhaite être présente comme vous l’avez mentionné. »

Quelqu’un se présenta à la porte ce qui me fit légèrement sursauter, ne m’attendant pas à entendre du bruit. Je regardais la personne entrée qui n’était autre que la secrétaire de monsieur Wood. Elle nous portait deux tasses pleines de café sur le bureau. Elle partit rapidement suite à ça en s’assurant de bien fermer la porte.
Je prenais avec délicatesse la tasse de café qu’il me montrait. Je l’approchais de ma bouche et pris une longue respiration afin que les saveurs du café viennent me chatouiller les narines. Je pris une gorgée avant de reposer la tasse, je n’avais pas ajouté de café car ça change la totalité de la saveur des grains de café torréfiés.
« J’imagine que vous avez commencé à travailler sur le document depuis, est-ce que vous avez une vague idée des chiffres ou des tendances ? » Je m’attendais à avoir cette question car s'il avait ouvert le fichier c’était bel et bien pour avoir ce résultat-là. Ce chiffre l’avait étonnée, je ne pensais pas que nous arrivions à cette somme et j’avais tout de même hâte que notre directeur le découvre, mais à cause de l’erreur il n’avait pas pu. « Nous avons atteint un chiffre d’affaires de 70 millions d’euro et des poussières, ce qui fait que c’était notre plus gros chiffre d’affaires de l’hôtel depuis sa création… » J’étais fière de ses chiffres car cela signifie que nos collaborateurs ont bien travaillés, mais surtout que nous avons bien gérer notre budget, les idées que j’avais émise avait été mise en place et en plus d’augmenter notre réputation nous avons améliorer notre chiffre d’affaires. Je lui souris avant de reprendre la parole « Sur cette bonne nouvelle je vais vous laisser monsieur, beaucoup de travail m’attends. » Je me levais rapidement ce qui me fit perdre l’équilibre et trébucher sur moi-même avant de retomber sur le siège. Je rougis de honte car ma fatigue ne devrait pas m’impacter autant. Cette journée s’annonçait rude et c’est à ce moment-là que je regrettais de ne pas avoir dormi au moins 3 heures cette nuit « Désoler j’ai perdu mon équilibre… »